Entreprendre au féminin : les 10 conseils et le parcours d’une créatrice e-commerçante !

De la communication… à la maroquinerie !
Je suis devenue maroquinière à la suite d’une reconversion. A l’origine, j’ai une formation en lettres modernes et communication. J’ai exercé pendant de très longues années le métier de conceptrice-rédactrice en agences (chargé de la conception des textes publicitaires), puis je suis devenue directrice de création (responsable de la partie textes et de l’aspect graphique des campagnes).
Première expérience d’entrepreneur !
Après ces longues années de salariat, nous avons créé, mon mari (graphiste qui m'offre encore aujourd'hui nombre de jolis dessins à broder !) et moi, notre propre agence de communication. Que nous avons fait vivre, avec succès, pendant 10 années. Puis la crise de 2009 a frappé nombre d’agences au nord de Paris, dont la nôtre et, n’ayant pas envie de nous battre dans une conjoncture concurrentielle forte, où tous les coups seraient permis et les prix cassés pratique courante, nous avons décidé de cesser simplement notre activité. Nous avons quitté Lille pour nous installer près de Brive la Gaillarde où nous avions une maison. Sans savoir exactement ce que nous ferions… Cette expérience d’entrepreneurs nous avait armés pour la suite…
Entreprendre une reconversion, c’est déjà entreprendre !
Je suis issue d’une famille de couturières, de mercières et de tisserands. Et, en parallèle de mes activités professionnelles qui, il est vrai, ne me transcendaient pas, j’ai toujours créé de mes mains. J’ai, sans cesse et sans jamais me lasser, cousu, tricoté, brodé, bricolé. Avec passion ! Alors, pourquoi ne pas l’envisager d’une manière professionnelle ? J’ai tout d’abord suivi une formation de modéliste « couture » car, si je savais coudre, dessiner mes propres modèles en volume, m’a paru tout simplement indispensable. Si cette formation peut paraître plus proche de la couture que de la maroquinerie, il s’avère qu’elle m’est bigrement utile et qu’elle me permet sans doute de me démarquer de mes concurrents maroquiniers.
Les débuts de ma petite entreprise !
J’ai créé L'ATELIER DU PERROQUET il y a 4 ans. Toute seule comme une grande. Sans faire appel au crowdfunding. Et, je l’avoue, en prenant un peu le pas en marchant (ce qui est ma première erreur). Il est vrai que n’ayant plus la pression des enfants à élever, de la maison à payer, les projets s’en trouvaient un peu plus légers ;)
L’idée de départ était de créer de petites pièces de prêt-à-porter et des accessoires textiles. Avec un site internet, support indispensable pour qui vit comme moi en zone rurale. Je me suis vite rendue compte que c’était un marché hyper-concurrentiel et qu’il fallait trouver « l’idée » qui me permettrait de me démarquer…
Pour info, j'ai créé une micro-entreprise, pour tester cette nouvelle activité sans prendre trop de risque.
Investir dans de nouvelles idées…
Je me suis dit qu’il fallait miser sur la personnalisation. Pour que mes créations soient uniques. J’ai donc eu l’idée (je ne me rappelle même plus comment elle m’est venue !!!!) d’investir dans une machine à broder professionnelle. Un investissement important et qui, cerise sur le gâteau, nécessitait une nouvelle formation. Car si la machine brode, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Il y a tout le design de la broderie à créer en amont, sur des logiciels dédiés. Je vous passe les détails, galères et complexité technique de l’affaire ;) La machine achetée, la formation maîtrisée, j’ai commencé à créer et à broder des marinières, des blouses, des patches et déjà quelques trousses et sacs textile.
La création de mon premier site e-commerce !
Une relation de mon mari, passionnée par la question, s’est proposée de créer mon site internet… N’y connaissant personnellement rien, je m’en suis remise à lui et je lui ai confié ce travail. En résumé, si ce site était très perfectible en matière de design, force est de constater qu’il n’a, en plus, JAMAIS été référencé :(
L’arrivée de la maroquinerie !
J’ai ensuite commencé à faire de plus en plus de SACS, de besaces, de pochettes. Car je me suis rendue compte que, pour vendre sur internet, les accessoires et la maroquinerie sont bien plus faciles : pas de problèmes de tailles notamment. Et puis, pour une créative comme moi, les sacs à main permettent bien plus de « se lâcher », les clientes osant plus facilement l’accessoire original que le vêtement excentrique ;)
La passion du sac s’étant frénétiquement emparée de moi, j’ai commencé à travailler le cuir, un peu, beaucoup, énormément. Et aujourd’hui, quasiment exclusivement. J’ai un fournisseur de cuir italien chez qui j’achète des peaux de haute qualité, dans de sublimes coloris, pour mes basiques suivis. J’ai également un fournisseur français chez qui je me procure des cuirs plus fantaisie ou poilus pour des créations plus fun… Mais j’avais le sentiment de ne pas avoir inventé grand chose encore… Et puis, les concurrents sont nombreux…
Le sac à main : un marché hautement concurrentiel !
Il est vrai qu’avec la mode et les bijoux, la maroquinerie femme est un marché où la concurrence est rude ! Ne parlons même pas du marché asiatique qui nous inonde de ses horreurs… Et des places de marché qui ferment les yeux en commercialisant les créations de non-professionnels qui cassent les prix ! Dans ma communication, j’ai donc tout misé sur le « made in France », le « fait-main », la qualité, la proximité. Mais ! Il fallait trouver une idée pour me singulariser !! Tilt : ne suis-je pas brodeuse ???
Enfin, le mariage du cuir et de la broderie !
Mais pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ! Sans doute parce que la broderie est un travail en finesse et que le cuir est un matériau épais et résistant… Mais il suffisait d’essayer. Des essais et des erreurs, j’en ai faits !! Mais j’ai fini par trouver le juste équilibre qui me permet de broder le cuir sans le « découper ». A partir de là, tout m’a semblé permis ! Et tout l’est ! Outre les sacs que je brode de motifs, phrases et autres ornements, j’ai mis au point une série de sacs et pochettes personnalisés par monogrammes. Je réalise même des colliers pour chiens personnalisés !
La personnalisation de la maroquinerie : une valeur ajoutée !
Si l'on commence à voir de la personnalisation par marquage à chaud (initiales en tout petit), la personnalisation telle que je la pratique est singulière pour ne pas dire exceptionnelle. J’en suis très contente et très fière. Manifestement, mes clientes aussi !
La refonte complète du site !!
Très vite, et au vu de cette évolution, la question de refaire entièrement ce site s’est posée. Et cette fois, j’ai fait appel à un professionnel. Si je suis restée chez Prestashop, la qualité graphique du thème, sa personnalisation, la qualité des photos, ma propre expérience et surtout le temps que j’ai pu commencer à dégager pour m’en occuper ont fait la différence ! Je pense que ce nouveau site fait « pro ». Toutefois, les résultats continuaient de se faire attendre…
Mais pourquoi mon site ne fonctionne pas ????
Un site tout nouveau tout beau, des textes écrits correctement (c’était quand même mon précédent métier, en print), des photos nombreuses et soignées, une communication régulière sur les réseaux sociaux… et je stagnais ! Oh rage, oh désespoir ! Ayant découvert sur un tard Google analytics (mon premier webmaster ne m’ayant rien expliqué !), j’ai quand même constaté de doux progrès dans mon référencement, mais bof ! Audits, informations sur internet (où on trouve de tout, attention !), forum prestashop… dur, dur de s’y retrouver dans un monde qu’on ne connaît pas.
Et puis, j’ai rencontré Olivier Clémence !
Dans ma quête d’informations, j’ai découvert les publications d’Olivier, et notamment cet ARTICLE. Ses publications m’ont semblé pleines de bon sens, ses interventions sur d’autres sites que je considère également comme sérieux m’ont également mise en confiance. C’est ainsi que j’ai commencé un travail en coaching avec Olivier, pour repérer les lacunes de mon site et travailler sérieusement sur mon référencement. Après avoir complètement revu et bousculé l’arborescence de mon site, après avoir travaillé sur des centaines de mots-clés, j’ai constaté une chute dans google analytics… Normal, on a tout changé ! Mais c’est en train de remonter très efficacement ! Et j’ai aussi remarqué que les visites étaient autrement plus qualifiées puisqu’il m’en faut relativement peu pour obtenir des commandes. Ce qui prouve que le travail qui a été fait a rendu mon site « pertinent » aux yeux de Google. A ce jour, il me reste à travailler sur ma « popularité » ce que mon volume de travail, pendant ces fêtes de Noël, ne m’a pas permis de faire sérieusement…
Créer une entreprise et un site internet : mes 10 conseils (c’est du vécu !)
1/ Avoir une idée singulière et/ou un projet carré
Mine de rien, penser précisément à ce que l’on va faire plutôt que de prendre le pas en marchant comme je l’ai fait, c’est quand même pas mal ! Même si, pour moi, une idée en a entraîné une autre, et que c’est bien aussi, je pense qu’il faut mûrement réfléchir à son projet avant de se lancer !
2/Avoir une bonne santé et une force de travail importante
On n’en parle pas assez, mais créer une entreprise, même petite (surtout petite !), ça demande d’avoir une bonne énergie ! Une bonne santé et une capacité de travail sans pareille. Tout le monde n’est pas capable de travailler 7 jours sur 7 par moments (ce que j’ai dû faire en novembre et jusqu’au 15 décembre pour livrer à temps mes commandes de Noël). Ce n’est juste pas donné à tout le monde, c’est injuste mais c’est comme ça. Il faut en tenir compte !
3/Avoir les bonnes machines et les bons fournisseurs
Mégoter sur le matériel, parce que oui, c’est cher, et galérer ensuite parce que rien ne marche et que la qualité n’est pas au rendez-vous, c’est du temps perdu et des clients déçus. De ce côté, je ne me suis pas trompée ;)
4/Faire réaliser son site par un pro !
Là aussi, souvent on mégote. Parce que ça a un prix. Et puis qu’on a un ami d’ami qui fait des sites internet :( On n’y connaît rien, on fait confiance. Alors, c’est peut-être pas cher, mais c’est du travail pour rien. Je crois que c’est l’erreur commise par nombre de petits entrepreneurs, hélas !
5/Penser au référencement avant même la création du site !
Parce qu’après, c’est compliqué ! Il faut savoir, par exemple, que le référencement naturel d’un site Prestashop est souvent mal pensé. Et que corriger les erreurs de thème avant de commencer, c’est plus facile qu’après ! Ne pas hésiter à en parler à votre webmaster ! Et faire corriger les balises Hn dans le thème !
6/Consulter internet, faire des recherches
Que ce soit en matière de référencement, de technique photo, de marketing, le web est une mine d’informations dans lesquelles on peut puiser sans limites…
7/Se méfier d'internet et recouper ses sources !
Eh oui, tout le contraire du point 6 ! Parce que s’il y a des gens sérieux, qui proposent conseils et prestations honnêtes sur le web, il y a aussi tout et n’importe quoi, faites le tri !
8/Être actif sur les réseaux sociaux
Parce que c’est juste incontournable aujourd’hui quand on a un site internet ! Et c’est non négociable !
9/S’entourer de pros quand c'est nécessaire !
Je ne suis pas informaticienne, ni webmaster ! Je n’ai ni les talents ni le temps pour aller bidouiller le code de mon site quand j’ai un souci, au risque de tout planter ! Donc, je fais appel à un pro ;)
10/Être créatif, ne pas se décourager, s'entêter !
Une entreprise, surtout celle qui s’appuie sur un site internet, a besoin de temps et de régularité dans le travail. C’est long et laborieux, mais quand ça commence à marcher, c’est une satisfaction immense. Alors, quand l’idée est bonne, il faut s’entêter ! Moi, ma devise, c’est celle de Sarah Bernhardt : « QUAND MÊME » !
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